Il paraît établi qu’en dehors des métropoles il n’y aurait point de salut ! Difficile d’échapper à ce constat de « quelques élites parisiennes » s’appuyant sur les reliques du « désert français », décrivant « les champs du départ », traçant « une diagonale du vide » entre les Ardennes et les Landes….
Il n’en est rien. En trois décennies et sur un tiers de leur surface, ces soi-disant espaces en déshérence ont regagné de la population. On ne le dira jamais assez : depuis 1999, la croissance démographique en zone rurale est plus forte qu’en milieu urbain. 25 % des français vivent désormais à la campagne et, pour la première fois depuis un siècle, 51% des français vivent dans une commune de moins de 10 000 habitants. Telle est la réalité.
Non. Le déclin de la « France périphérique » n’est ni écrit ni fatal. Notre pays est riche de petites villes et villages dont la vie n’est pas simple -elle ne l’est nulle part- mais qui se battent et se développent en pleine conscience de la modernité.
Certes, les zones rurales ont une vraie faiblesse. Elles offrent au mieux, après le lycée, la possibilité d’un cursus en BTS, rarement au-delà. Les jeunes qui ambitionnent légitimement de poursuivre des études supérieures n’ont d’autres solutions que de porter leurs regards vers les grandes villes.
A l’inverse, nos petites communes offrent une qualité de vie unique, un environnement et des patrimoines exceptionnels. Elles bénéficient fréquemment d’équipements et de services publics de qualité, proches et accessibles. Cela les rend attractives. Encore ne faut-il pas mettre à mal ces atouts.
L’Histoire exige par exemple un effort pour le patrimoine au-delà du bonus d’une loterie miraculeuse. La politique centralisatrice n’exonère pas les services publics d’efficacité au risque de voir leur qualité s’effondrer…
Si beaucoup de jeunes quittent nos territoires pour leurs études nombre d’habitants reviennent aussi. Jeunes couples et retraités à l’affût d’une vie plus simple et de qualité. Télétravailleurs et entrepreneurs de proximité. La transformation numérique apporte des opportunités nouvelles en milieu rural. Grâce à elle, la distance géographique n’a plus nécessairement les mêmes conséquences qu’avant. Le tourisme attire les visiteurs du monde et est source de développement économique. Sarlat et le Périgord Noir en sont un parfait exemple.
Bien sûr, l’action publique reste essentielle pour le désenclavement numérique, routier ou ferroviaire, le maintien des équipements éducatifs et de santé…. Elle l’est tout autant, au côté du travail acharné des élus locaux, pour accompagner les artisans, commerçants de centre-ville ou bourg, entrepreneurs agricoles, activités touristiques…. De fait, et à l’image de la France entière, c’est un formidable coup de pouce à l’activité dont ont besoin les acteurs ruraux. Allègement du boulet des charges et de la fiscalité, simplification drastique des normes et règlements, relance de l’apprentissage, aide à la mobilité…. Le voilà l’oxygène des campagnes !
( article paru dans la presse locale le 14/03 )