L’actualité récente aura été l’occasion de mettre en lumière la France rurale et nos territoires, trop souvent oubliés, alors qu’ils constituent l’essence même de notre pays, et qu’ils représentent, l’avenir de notre Nation.
Qui sait que, depuis 1975, plus de 2,5 millions de personnes ont quitté les zones urbaines pour s’établir dans les territoires ruraux ? Qui sait que, depuis 1999, la croissance démographique en zone rurale est devenue plus forte qu’en milieu urbain ? Qui sait que 25 % des français vivent à la campagne ? Qui sait enfin que, pour la première fois depuis un siècle, 51 % des français vivent dans une commune de moins de 10 000 habitants ?
Au fond, qui a vraiment compris qu’à l’exode rural du siècle dernier succéderait un salvateur rééquilibrage lié à l’exode urbain !? Là se trouve probablement l’un des grands défis du XXIème siècle. L’avenir est aux terroirs.
Vous connaissez, de longue date, mes convictions fondamentalement ancrées sur ce sujet. Il ne s’agit bien évidemment nullement d’opposer une France urbaine à une France rurale. En effet, si la « métropolisation » a donné l’opportunité à notre pays de conserver son rayonnement international, elle a accentué, à tort, les fractures et les inégalités intérieures.
Face à la fragilisation de la cohésion sociale, à la précarisation de l’emploi ou encore à l’éclatement des liens sociaux, face à l’effritement économique et culturel, il paraît urgent de redéfinir un projet d’unité territoriale.
Pour retisser le lien d’unité entre les métropoles et les territoires, encore faudrait-il éviter, comme l’a fait sans cesse la précédente majorité, de n’avoir qu’oubli ou abandon à proposer à la France rurale et périphérique ! De ne lui réserver que de funestes desseins.
Déserts médicaux, fracture numérique, classes et écoles fermées, services publics et lignes SNCF menacés, élus locaux déconsidérés, carte judiciaire étriquée, finances locales asphyxiées, transferts de compétences massifs sans compensations financières….
Contrairement à ce que certains voudraient démontrer à tort, la France rurale est aussi celle de la réussite, du changement, de l’innovation. Elle démontre chaque jour qu’il est possible d’agir, de réformer, que partout dans nos territoires on peut obtenir des résultats.
Transports, numérique, emploi, éducation, santé, sécurité, rénovation urbaine, aménagement du territoire, préservation des services publics, accès à la culture et au sport, dynamisation des cœurs de ville…. les défis sont immenses. Mais des propositions existent, pour peu qu’on veuille bien les entendre, comme la Conférence des territoires, initiée par l’actuelle majorité, semble vouloir le faire.
Création d’un fond de péréquation pour permettre à toutes les zones rurales d’avoir accès au numérique ; mise en place d’un dialogue territorial systématique entre l’Etat et les collectivités locales ; arrêt total des mariages forcés entre communes ou Communautés de commune sans volontés partagées ; soutien au pouvoir d’achat avec la création du ticket-carburant sur le modèle du ticket-restaurant, permettant de prendre en charge une partie des déplacements professionnels pour ceux qui n’ont pas accès aux transports en commun ; exonération des charges patronales pendant trois ans pour les créations de commerces en zone rurale ; aides à l’installation foncière pour les artisans dans nos campagnes ; accompagnement fiscal pour les entreprises situées dans nos terroirs….
Il n’est que temps de reconnaître l’exception rurale de notre pays qui en fait sa force aujourd’hui et plus encore demain.
( article paru dans la presse locale – 12/04/2018 )