Les membres du Comité de Direction de l’Office de Tourisme Sarlat-Périgord Noir, sont particulièrement inquiets des menaces que font peser certaines préconisations du rapport remis le 15 février 2018 au Premier Ministre par Jean-Cyril Spinetta concernant l’avenir du Transport ferroviaire en France.
La ligne de TER Bergerac-Sarlat étant potentiellement concernée par la remise en question des « petites lignes » de desserte régionale (p. 48 et suivantes du rapport), sur proposition conjointe du Président Jérôme Peyrat et du Vice-Président, Franck Duval, celui-ci a adopté lors de sa dernière réunion la motion suivante :
« Pour un secteur enclavé comme le Sarladais, déjà frappé par la baisse drastique du nombre d’arrêts dans les gares de Souillac et Gourdon (dans le Lot) sur la ligne Paris-Toulouse, cette ligne TER est cruciale. C’est d’ailleurs ce qui a justifié que l’Etat, le Conseil régional d’Aquitaine et RFF investissent 44 millions d’euros via le volet ferroviaire du Contrat de Plan État Région 2007-2013 de la région Aquitaine pour abaisser notamment les coûts de maintenance. On ne peut donc que s’étonner aujourd’hui des velléités de fermeture pour cause de maîtrise des coûts de maintenance ! En outre, la gare de Sarlat vient tout juste d’être refaite à neuf.
En Sarladais, le tourisme représente près de 40% de l’emploi local. Cette économie majeure, qui compte parmi les plus porteuses pour la balance des paiements de notre pays, repose de plus en plus sur le développement du transport aérien, en Europe et au-delà. Ces visiteurs arrivent principalement via les aéroports de Bordeaux-Mérignac et Bergerac-Roumanières puis le TER, voire via Roissy-Charles de Gaulle, puis le TGV jusqu’à Bordeaux et enfin le TER. Cet effet est évidemment renforcé par l’attractivité et l’accessibilité inédites de la ville Bordeaux (Patrimoine mondial de l’Humanité, Cité du vin, LGV…).
Non seulement le TER est aujourd’hui un moyen de transport idéal pour ces visiteurs mais il offre en sus une découverte fantastique et écologique de la Vallée de la Dordogne, le plus grand bassin en Europe à bénéficier du label UNESCO Réserve mondiale de biosphère.
Quoi de plus antinomique que de supprimer ici cette ligne au lendemain des engagements courageux et responsables pris par la France à l’occasion de la COP 21 pour lutter contre le dérèglement climatique ? Sans parler de l’incomparable avantage qu’offre le train en matière de sécurité par rapport à la route !
La faiblesse du trafic n’est pas une fatalité. Tout n’a pas encore été fait pour inciter les administrés à préférer le train et l’office de tourisme est prêt à relayer toute initiative en ce sens.
L’Office de Tourisme Sarlat-Périgord Noir est conscient des contraintes économiques qui pèsent sur la SNCF, l’Etat et les collectivités territoriales mais demande que le cas de la ligne TER Bergerac-Sarlat soit considéré à l’aune de l’ensemble des enjeux qu’elle porte, pour la population au quotidien tout d’abord et pour l’intérêt économique vital qu’elle représente pour un territoire à l’économie déjà fragile ».