Notre pays traverse depuis plusieurs années une crise économique et sociale profonde. Nous le constatons au quotidien dans notre entourage, nos permanences, nos réunions avec les associations, les chefs d’entreprise ou encore lors des réunions de quartier.Pour certains, cette situation fait place au défaitisme et à la résignation, parce qu’ils ont le sentiment que rien ni personne ne peut s’y opposer. Pour d’autres c’est de la colère, de l’incivisme et, disons-le, le rejet de la chose publique. La traduction concrète de tout cela, c’est une absence répétée devant les urnes. Cela est principalement vrai des scrutins nationaux.
En revanche, nous le voyons tous les jours dans nos mandats de proximité, le Maire, l’adjoint, le conseiller municipal et le conseiller général, restent un rempart, un guide pour ses concitoyens, souvent durement éprouvés par les aléas de la vie.
L’élu local reste, à leurs yeux, celui qui peut apporter une réponse concrète à certaines de leurs interrogations. En ce sens, il doit montrer le chemin, expliquer des décisions qui souvent échappent à ses administrés qui n’ont pas le temps, pris dans leur vie quotidienne, de suivre une actualité de plus en plus complexe.
Alors que le fossé se creuse inexorablement avec la tête de l’Etat, naturellement, par un mouvement symétrique, les liens se renforcent avec les élus locaux.Ces derniers, en particulier dans notre milieu rural, doivent faire face aux mêmes difficultés, quelles que soient leurs fonctions.Nous entendons tous le même discours des administrés qui souhaitent légitimement des politiques publiques proches de leurs préoccupations et qui rejettent tout discours idéologique au profit d’un pragmatisme dicté par l’intérêt de leur territoire.
Nous croyons intimement que de nombreux problèmes, de multiples difficultés, peuvent se résoudre par l’écoute, le dialogue et l’ouverture vers les autres. Nous en voulons pour preuve le travail que nous effectuons tous, dans nos conseils municipaux, nos structures intercommunales : quelle que soit leur taille, elles sont le plus souvent composées d’élus de convictions différentes. Pourtant, elles fonctionnent bien parce que ce qui nous guide, c’est l’intérêt de tous.
Dans quelques semaines se tiendront les élections départementales (les 22 et 29 mars). Nous aurons, au moment opportun, le temps d’y revenir au fond. Pour autant, à la lecture de ce qui précède, c’est d’abord de projets que souhaitent entendre parler les électeurs.
Las des guerres de clochers, des disputes de chapelles, des tergiversations politiciennes, des luttes de pouvoir pour savoir qui occupera telle présidence ou telle vice-présidence…, ils aspirent surtout à appréhender les priorités départementales de demain.
Quelles initiatives seront prises pour le développement économique de la Dordogne ? Comment s’organisera la politique touristique ces 10 prochaines années ? Quels moyens seront consacrés au désendettement et à la maîtrise des effectifs ? Quels engagements seront pris pour une maîtrise de la fiscalité ? Quand prendront fin les travaux de la déviation de Sarlat ? Quelles politiques publiques seront mises en œuvre pour lutter contre la désertification rurale ? Dans quel délai la Dordogne aura-t-elle rattrapé son retard dans le domaine du haut et très haut débit Internet ? En ce qui concerne l’action sociale, comment seront priorisées les questions relatives au vieillissement de la population, à l’accueil de nos aînés, aux difficultés liées à la maladie d’Alzheimer…Les questions sont nombreuses et méritent de toute évidence des réponses claires et précises.
C’est en tous les cas le seul chemin à suivre pour que les périgourdins adhérent à un projet commun.
Philippe Melot, Marie-Louise Margat. / article paru dans l’essor sarladais du 05/02/2015