Didier Migaud est un homme qui a de la suite dans les idées. Le Président de la Cour des Comptes (très proche de la majorité actuelle dont il est issu) vient à nouveau de rappeler que « la France se trouve dans un état de délabrement avancé, ce qui nécessite un traitement de choc ». Une grande majorité souscrit à ce constat maintes fois répété.
Ses propositions se résument à une priorité : l’Etat doit faire des économies sur ses dépenses.
Le couperet est tombé. Alors qu’il vient de faire le choix d’un transfert financier massif vers les collectivités locales en leur faisant supporter le coût prohibitif de la réforme des rythmes scolaires (l’éducation est pourtant une mission fondamentale de l’Etat…!!), le gouvernement annonce que les transferts vers les Mairies seront réduits de 1,5 milliard d’euros en 2014, puis du même montant en 2015…
Pas moins de trois ministres sont venus la semaine dernière au comité des finances locales pour annoncer la mauvaise nouvelle. C’est dire si le sujet est sensible !
Aussitôt, Claudy Lebreton (PS), pour l’Assemblée des Départements de France, a parlé de « la vive émotion et de la colère des élus », tandis que Christian Pierret (PS), pour les villes moyennes, disait accueillir « ces orientations avec la plus grande gravité. L’investissement et les services aux citoyens vont en prendre un coup « …
En mettant les Mairies à la diète, l’Etat prend le risque de faire peser sur les communes rurales le prix de ses choix et de conforter la crise économique et sociale qui frappe prioritairement les habitants de ces territoires fragiles.